Cycle TransFORMER avec Virginie Courtier-Orgogozo
Retour sur un échange passionnant autour de la Relation Humains-Nature
Virginie Courtier-Orgogozo, Directrice de recherche CNRS - Institut Jacques Monod et titulaire de la chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes au Collège de France a été accueillie le 10 mai 2023 dans le cadre de la 8eme édition du cycle de rencontres-débats TransFORMER.
Pendant presque 3 heures, elle a échangé avec nos étudiant.es sur la relation entre les humains et la nature, l’évolution des espèces, la génétique et les mécanismes impliqués pour mieux comprendre le monde vivant. Avec son point de vue philosophique, elle a partagé tout son intérêt pour l’évolution des espèces et son envie de mieux comprendre ce monde du vivant, nos origines et l’avenir des espèces terrestres
Un état des lieux de l’impact des humains sur la nature
« Vous avez carte blanche ! » telle était la consigne des étudiant.es pour commencer ce débat. A travers ses travaux de recherche mais aussi avec les avancées de la génétique, dans un premier temps Virginie Courtier-Orgogozo a dressé un état des lieux de l’impact des humains sur la nature. Sans tabou, elle évoque la complexité du monde vivant, des entités biologiques aux écosystèmes, de notre relation avec la nature pour comprendre l’influence de l’humain sur l’évolution du vivant. En effet, face à cette crise importante de la biodiversité que nous traversons, elle nous partage ses interrogations sur les apports de la biologie et sur ce qui nous a conduits, nous humains, à la situation actuelle, malgré toutes les connaissances que nous avons acquises.
Élargir le débat
Pour la seconde partie, les étudiants ont préparé en lien avec les enseignants une série de questions pour élargir le débat. L’objectif, l’encourager à nous parler, avec son regard critique sur sa discipline, de nos biais humains : s’interroger sur l’éthique face aux nouvelles biotechnologies telles que le forçage génétique ou encore sur leurs conséquences écologiques, mais aussi déconstruire cette idée selon laquelle les humains sont séparés du reste de la nature ou ne la voit que comme services écosystémiques et rallumer chez chacun cette étincelle d’émerveillement face à elle pour mieux vivre en son sein.
Avec une approche aussi scientifique que philosophique, Virginie Courtier-Orgogozo a bien expliqué que « depuis les années 2000, les techniques de génomique se sont développées, telles que le séquençage haut débit, suivies d’une explosion de découvertes sur les gènes et les mutations. Même si aujourd’hui nous pouvons modifier des séquences génétiques, nos connaissances sont encore limitées, il reste des risques à court et long terme » « En étudiant le vivant, on se questionne sur nous-mêmes et sur que l’on pensait acquis sur les êtres vivants … ».
Et en portant sa réflexion sur les nouvelles visions du vivant qui émergent de ses recherches, son objectif est d’aider les nouvelles générations à faire en sorte que notre planète reste habitable le plus longtemps possible.
Un message d’espoir
« Nous avons besoin de mieux comprendre la biodiversité sur Terre pour mieux vivre. » Elle laisse un message d’espoir pour nos futurs ingénieurs agronome « dans un monde en crise concernant la biodiversité, le réchauffement climatique, il est important de relever ce défi, rester optimiste, cela ne pourra pas se faire tout seul mais ensemble » Comme dans les histoires de sciences fiction, il y a aussi cette idée fantaisiste selon laquelle cette crise n’est pas si grave, car nous pourrons aller coloniser d’autres planètes. Et Virginie de nous rappeler « Il y a des solutions nous allons les trouver, cependant, celle-ci n’est pas une option ! »
Retrouvez l’intégralité de la conférence en vidéo sur la chaine Youtube de l’école