Thèse dirigée par Laure Vidal-Beaudet, unité de recherche Environnement Physique de la plante Horticole (EPHor)

Résumé

Les jardins familiaux ont souvent été installés sur des sols urbains sans évaluation préalable du risque sanitaire. Le diagnostic de contamination du sol par des éléments trace comme le plomb (Pb) peut compromettre la poursuite du jardinage. Pour éviter un changement d’usage, l’apport au sol de compost industriel peut être efficace mais le potentiel des composts autoproduits par les jardiniers eux-mêmes doit être évalué. Ce travail de thèse a eu pour premier objectif d’analyser les pratiques de compostage dans les jardins familiaux et sélectionner des composts autoproduits différents en termes de propriétés biochimiques et de contenu en éléments trace. Les pratiques de compostage et la qualité des composts sont très variables. Les composts autoproduits au jardin (domestiques) sont généralement pauvres en matière organique et parfois contaminés contrairement aux composts autoproduits en pied d’immeuble ou en restauration (collectifs) également utilisés au jardin. Le second objectif a été d’évaluer le risque sanitaire potentiel lié à la consommation de légumes de jardins familiaux modérément contaminés en Pb (100-200 mg.kg-1) amendés avec des composts autoproduits. Pour tenter d’améliorer la remédiation, du biochar a aussi été introduit. La consommation de légumes pourrait présenter un risque sanitaire en raison du transfert non pas de Pb mais de l’arsenic (As) qui est davantage biodisponible dans les sols de jardins familiaux, en particulier avec l’apport de composts autoproduits à une dose élevée (10-20 kg.m-2). L’apport combiné d’un compost autoproduit et d’un biochar a toutefois limité les transferts de As et de Pb tout en augmentant la biomasse des légumes autoproduits

Mots clés : composts domestiques, composts collectifs, plomb, arsenic, pratiques de compostage et de jardinage, évaluation du risque sanitaire