L’agriculture joue un rôle important dans le changement climatique en raison des émissions de Gaz à Effet de Serre. Elle peut cependant contribuer à l’atténuation du changement climatique grâce au développement de procédés de transformation de biomasses pouvant à la fois produire de l’énergie, stocker du carbone dans les sols agricoles et remplacer les engrais minéraux qui ont une empreinte carbone élevée.

Dans ce contexte, différentes équipes de recherche d’INRAE, de l'ANSES, de l’Institut Agro Rennes-Angers, de l'Université Bretagne Sud et l’Université de Rennes, se sont fédérées pour créer, en 2018, le GIS APIVALE (Approche intégrée de la valorisation des effluents organiques) autour de la question de la valorisation des effluents organiques et de son impact sur les qualités des cultures, des sols, de l’air et de l’eau.

La plateforme expérimentale ValEnsol a été financée dans ce cadre. Elle est constituée d’une dalle de béton de 300 m² aménagée de manière à porter 24 bacs lysimétriques (permettant d’étudier et de mesurer l’évolution de l’eau dans le sol) équipés de capteurs d’humidité et de température, et une station météo. Un analyseur de gaz permet de suivre les émissions de GES. Un bilan complet du devenir des éléments impliqués dans les cycles biogéochimiques (C, N, P) dans le système sol-plante-eau-atmosphère peut être réalisé en continu. Ce dispositif est modulable, les bacs pouvant être transportés dans d’autres unités de recherche pour des analyses plus complètes si nécessaire.

Mise en service en juin 2022, cette plateforme va ainsi permettre l’étude des processus liés à la décomposition des produits organiques dans les sols, et les conséquences sur la qualité du sol, de l’eau et de l’air, en prenant en compte les interactions sol-plante. Les données acquises contribueront à produire des références pour les outils d’aide à la décision et les modèles des processus impliqués dans la dynamique des matières organiques.

Elle permettra également de favoriser le partenariat scientifique et professionnel et constituera un support à des projets d’enseignement innovants. Elle est déjà le cadre d’une première thèse de doctorat de l’Institut Agro Rennes-Angers portant sur la quantification des flux de nitrates et de carbone organique dissous en présence d’un couvert végétal soumis à des apports de digestats de méthanisation.