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Protection des Plantes et de l'Environnement

La spécialisation d’ingénieur fête ses 50 ans !

Etudiants et enseignants

Première formation en France entièrement dédiée à la protection des cultures

Le vendredi 15 décembre 2023, la spécialisation d’ingénieur Protection des plantes et de l’environnement a fêté ses 50 ans. Ce cursus, dispensé conjointement à l'Institut Agro Rennes-Angers, l'Institut Agro Montpellier et AgroParisTech, constitue la seule formation de niveau M2 en France qui offre une expertise complète dans le domaine, avec des compétences en modélisation mathématique, biologie et écologie.

L'événement a été marqué par un échange fructueux entre étudiants et professionnels, mettant en lumière l'innovation en tant que moteur essentiel pour réduire l'utilisation des produits phytosanitaires, et le rôle significatif des plans Ecophyto dans l'émergence et le déploiement de ces avancées.

Cet anniversaire a également été l'occasion de souligner l'évolution continue du projet pédagogique de cette formation, étroitement liée aux progrès scientifiques et aux changements socio-économiques, et d'évoquer le rôle crucial que les diplômés ont joué jusqu'ici dans le domaine de la protection des plantes et de l'environnement.

Etudiants et enseignants
La promotion 2024 accompagnée de leurs enseignants, nos Alumni intervenant lors de cette journée et Alessia Lefébure, directrice de l'Institut Agro Rennes-Angers

Une trajectoire engagée dans la préservation de la biodiversité

Depuis un demi-siècle, la spécialisation en ingénierie de la protection des plantes et de l'environnement, qui diplôme chaque année environ 40 étudiants, a façonné le paysage académique et professionnel, contribuant de manière significative à la préservation de la biodiversité. Cet anniversaire marque non seulement une étape importante dans le parcours de cette discipline, mais témoigne également de son engagement continu envers l'innovation et les pratiques durables.

Les débuts : pionniers de la protection environnementale

Promotion 74-75
Promotion 74-75

L'aventure a commencé il y a 50 ans, alors que le besoin d'experts spécialisés dans la protection des plantes et de l'environnement devient de plus en plus évident suite à l’utilisation répandue du premier pesticide moderne, le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), pour lutter notamment contre de nombreuses maladies mortelles transmises par les insectes, (paludisme, typhus…).

Après avoir sauvé des millions de vie dans les années 1940 et 1950, le DDT est peu à peu identifié comme polluant en raison de sa persistance dans l'environnement, de sa capacité à s'accumuler dans la chaîne alimentaire, de ses effets néfastes sur la faune, et des préoccupations quant à sa toxicité pour la santé humaine.

Ces constats mènent alors à des restrictions et à des interdictions dans de nombreux pays à partir des années 70, soulignant la nécessité de trouver des alternatives plus durables.

En 1973, dans le sillage de l’ouvrage « Silent Spring » de Rachel Carson qui alertait sur l’utilisation des pesticides, cette sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux conduit donc les enseignants-chercheurs de l’époque à créer cette spécialisation, offrant ainsi aux étudiants la possibilité de devenir des ingénieurs dévoués à la préservation de la biodiversité avec une formation résolument axée sur la gestion agroécologique des bioagresseurs.

Une formation en constante évolution et adaptation 

Au fil des décennies, les enseignements évoluent pour s'adapter aux défis changeants auxquels notre planète est confrontée.

Initialement axés sur la lutte intégrée des bioagresseurs, ils sont au départ basés sur l'utilisation coordonnée de différentes méthodes de lutte, en combinant des techniques physiques, biologiques, chimiques et culturales de manière à maximiser l'efficacité tout en minimisant les impacts négatifs sur l'environnement et la santé humaine.
Dans les années 90, la formation se tourne vers des outils analytiques et de nouvelles méthodes pour comprendre, surveiller et contrôler les populations de ravageurs, les maladies ainsi que d'autres organismes nuisibles : l’approche quantitative et l’épidémiologie.
L’utilisation de modèles mathématiques pour simuler et prédire le comportement des populations de bioagresseurs en fonction de divers facteurs (climat, ressources, interactions dans l’écosystème), combinée à l'étude des modèles de propagation des maladies et des ravageurs dans les populations végétales permettent alors une gestion plus précise et efficace des bioagresseurs, réduisant ainsi l'impact environnemental des mesures de contrôle et favorisant une agriculture plus durable.

Une orientation vers l’agroécologie pour répondre aux défis du 21e siècle 

Les ingénieurs en protection des plantes et de l'environnement sont désormais confrontés à des problèmes complexes tels que le changement climatique, la dégradation des sols et la nécessité croissante de nourrir une population mondiale en expansion
Pour répondre à ces nouveaux enjeux, la formation est aujourd’hui pleinement tournée vers l’agroécologie pour créer des systèmes agricoles plus résilients, économes en ressources et en harmonie avec l'environnement. En intégrant la biodiversité, les pratiques culturales durables à différentes échelles spatiales et temporelles, l'agroécologie offre une approche prometteuse pour relever les défis posés par les bioagresseurs tout en favorisant la durabilité à long terme de l'agriculture.

L’ADN de la formation : une approche scientifique de haut niveau 

La recherche et le développement menés par nos enseignants-chercheurs ont joué un rôle clé dans cette évolution, avec des avancées dans des domaines tels que les produits de biocontrôle, la modélisation et les pratiques agricoles durables contribuant ainsi définir l’essence même de cette spécialisation d’ingénieur : une formation scientifique de haut niveau et de premier rang au service de la transition agroécologique. La poursuite d’études en thèse est d’ailleurs un marqueur fort de cette formation et de l’implication de nos étudiants dans la recherche de solutions.

Un impact global : des ingénieurs aptes à apporter des solutions concrètes au service de pratiques durables

Au cours des 50 dernières années, les diplômés de cette spécialisation ont laissé une réelle empreinte. Qu’ils aient exercé en tant qu’ingénieur en expérimentation en institut technique, dans des chambres d’agriculture, des coopératives agricoles, en tant qu’ingénieur ou chercheur sur des thématiques relatives à l’éco-phytologie, en entreprises ou dans des organismes de recherche, leurs compétences et leur expertise ont été sollicitées dans des projets allant de la restauration des écosystèmes dégradés à la conception de politiques environnementales novatrices. Nos ingénieurs ont ainsi contribué de manière significative et concrète à la promotion d'une agriculture durable et à la préservation de l’environnement.

Vers l'Avenir : nouveaux défis, nouvelles solutions

Les 50 ans de la spécialisation en ingénierie de la protection des plantes et de l'environnement représentent ainsi une histoire de progrès et d'impact positif
Les 50 prochaines années promettent d'apporter de nouveaux défis, mais aussi de nouvelles opportunités pour nos ingénieurs en protection des plantes et de l'environnement. L'innovation, la collaboration entre recherche et formation et la poursuite de l'excellence scientifique resteront les piliers sur lesquels repose le succès continu de cette discipline essentielle.

Nos étudiants

Publié le : 18/12/2023