Les vers de terre sont considérés comme des auxiliaires majeurs de l’activité agricole par les services qu’ils rendent dans l’entretien de la fertilité des sols. 

Une étude menée par les enseignants-chercheurs de l’Institut Agro Rennes-Angers a permis de montrer le rôle inattendu qu’ils pourraient également jouer dans le contrôle des ravageurs des parcelles céréalières. 

L’analyse des contenus stomacaux des communautés de carabes (type de coléoptère) fréquentant les parcelles de blé d’hiver dans cinq régions françaises et tout au long du développement de la culture, ont montré que les vers de terre constituaient une part importante du régime alimentaire de ces prédateurs généralistes. En effet, de l’ADN de ver de terre a été détecté dans près de 40% des individus analysés. 

Les analyses ont également démontré que la contribution des vers de terre à l’alimentation des carabes se réduisait au cours de la saison de culture au profit de celle de 2 ravageurs des cultures majeurs, les pucerons et les limaces. 

Les vers de terre participent ainsi indirectement au contrôle des ravageurs des cultures par leur rôle de proies alternatives des coléoptères carabiques, durant les périodes où les ravageurs sont absents. Ces résultats ont été obtenus dans le cadre de la thèse de doctorat soutenue en 2022 par Ambre Sacco--Martret de Préville.

Ils soulignent l'importance des vers de terre pour l'agriculture durable et montrent qu’en préservant les populations de vers de terre, les agriculteurs peuvent aider à protéger leurs cultures des ravageurs.