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Peut-on faire des abords des routes et voies ferrées des espaces de nature en ville ?

Thématique : Le végétal en ville : de nouvelles perspectives nationales et internationales

Année de parution : 2024

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Contact(s) : Hervé Daniel
herve.daniel@institut-agro.fr

Périphérique

Les infrastructures linéaires de transport (routes, voies ferrées, périphériques) ont profondément marqué le paysage des métropoles. Elles morcellent les territoires, créent des coupures urbaines et favorisent souvent une urbanisation continue le long de leur tracé.
Les terrains situés à leurs abords sont souvent laissés en marge : non constructibles, sans usage et gérés a minima. Néanmoins, ces espaces ne peuvent être réduits à des bordures qui séparent. Ils peuvent aussi apporter des co-bénéfices écologiques et sociaux aux habitants et milieux riverains.

C’est ce que montre le projet T’ILT, mené avec le Centre Scientifique et Technique du bâtiment (CSTB) dans le cadre du programme ITTECOP, qui a exploré les abords du périphérique nantais. L’étude a cherché à comprendre comment ces lieux sont vécus et perçus, s’ils peuvent créer du lien entre et avec les quartiers, et en quoi ils peuvent soutenir la biodiversité urbaine.

Les résultats montrent que :

  • À l’échelle métropolitaine, même si ces infrastructures fragmentent les territoires, elles permettent paradoxalement de préserver des milieux naturels en marge de l’urbanisation.
  • À une échelle locale, sur deux sites étudiés, les abords des infrastructures apparaissent comme des lieux appropriés, qui conservent des formes de nature et offrent des connexions avec d’autres espaces urbains ou naturels.
  • Ils favorisent en particulier :
  • Des lieux de nature ressources pour habiter dans un espace contraint, le mettre à distance et l’intégrer dans un paysage plus vaste, valorisant une diversité d’expériences sensibles de voisinage.
  • Des milieux moins transformés, plus favorables à la biodiversité et à une nature plus sauvage, avec des ambiances végétales diversifiées renforçant le lien entre habitants et vivant.
  • Des liens (connectivité, riveraineté, maillage d’espaces communs) avec les territoires adjacents, contribuant à la biodiversité et à la qualité de vie.

Ces lieux-lisières forment des espaces communs de nature d’un nouveau genre, à mi-chemin entre espace public et privé. Ils sont composés de lieux (proches des habitations), de milieux (aux abords des infrastructures) et de liens écologiques, paysagers et urbains, contribuant à mettre à distance — voire compenser — la présence des infrastructures.

Valoriser et requalifier ces espaces améliorerait la qualité de vie dans les quartiers riverains tout en favorisant la biodiversité et en renforçant les connexions écologiques, paysagères et sociales à l’échelle métropolitaine.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

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