Thèse co-dirigée par Jocelyne Flament et Sophie Lemosquet-Simon, UMR Physiologie, Environnement et Génétique pour l'Animal et les Systèmes d'Élevage (Pegase) 

Résumé

Le taux de lactose du lait (TL) généralement considéré comme stable en raison de son rôle dans le maintien de l’osmolarité du lait, présente pourtant des variations notables, jusqu’à 5,6 g/kg. Celles-ci peuvent résulter d’inflammation mammaire, de désordre métabolique, et de facteurs physiologiques ou environnementaux. Ces facteurs interagissent et modulent les mécanismes déterminant le TL : synthèse mammaire du lactose, perméabilité de l’épithélium mammaire et équilibre entre les agents osmotiques (Na⁺, K⁺ et Cl⁻). L’objectif de cette thèse était de mieux caractériser ces variations afin de fournir des repères fiables pour envisager l’utilisation du TL comme indicateur de santé en élevage. Pour ce faire, des approches expérimentales ont été combinées à l’analyse de données à grande échelle issues de fermes commerciales. Les résultats montrent que le TL diminue en cas d’inflammation mammaire ou de désordre métabolique lié au déficit énergétique en début de lactation, et davantage lorsqu’ils coexistent. Ces baisses ponctuelles pourraient se répercuter sur la dynamique du TL et son équilibre avec les autres agents osmotiques. La plupart des vaches présentent une courbe de TL relativement plate après le pic, avec un niveau moyen surtout déterminé par la valeur génétique et la parité. D’autres profils, plus atypiques, caractérisés par des TL faibles ou des pentes négatives en seconde partie de lactation, sont en revanche associés aux troubles sanitaires. Ainsi, le TL apparaît comme un indicateur de santé, à condition d’être appréhendé selon une approche dynamique ou par rapport à une valeur de référence tenant compte de la génétique et de la parité, et combiné à d’autres critères (CCS, BHB etc.).

Mots clés : Taux de lactose, inflammation mammaire, désordre métabolique, indicateur, vache laitière.