Thèse dirigée par Joël Aubin, Aurélie Wilfart et Souhil Harchaoui, UMR Sol, Agro et hydrosystème, Spatialisation (SAS)

Spécialité : Modélisation en écologie, géosciences, agronomie et alimentation

Résumé

L'agriculture biologique (AB) est le modèle d'agriculture durable promu par l'Union européenne, mais son expansion est freinée par la disponibilité limitée des nutriments, en particulier l'azote. Les principales sources d'azote en AB sont la fixation biologique de l'azote par les légumineuses et les effluents d’élevages. Cependant, la pression exercée pour réduire le nombre des animaux d'élevages ainsi qu’une potentielle interdiction réglementaire d’utiliser des effluents d’élevages conventionnels en AB pose un défi pour le développement de l’AB. Cette thèse explore la contribution de l’élevage biologique et conventionnel au cycle de l’azote en AB en France. La modélisation des flux d’azote à l’aide du modèle ALPHA-national a permis d’estimer la dépendance de l’AB aux sources d’azote externes. Deux scénarios de développement de l’AB ont été simulés illustrant la contribution essentielle de l’élevage biologique et conventionnel pour assurer une production alimentaire. Une approche territoriale sur la base d’entretiens avec des agriculteurs biologiques et conventionnels a permis d’explorer leurs perceptions face à un scénario national de développement de l’AB. Les résultats, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle territoriale, montrent qu’une diminution de l’élevage biologique et conventionnel diminuerait la disponibilité en azote en AB, limitant ainsi son potentiel de développement. Cette thèse souligne la nécessité de développer des approches intégrant les pratiques des agriculteurs, les évolutions réglementaires ou encore les spécificités territoriales.

Mots clés : agriculture biologique, modélisation des flux d’azote, élevages, échelles nationale et territoriale, agriculteurs