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Faits marquants

Obésité et déséquilibre intestinal

Thématique : Transitions alimentaires : favoriser des choix alimentaires durables

Garantir une alimentation saine et durable

Année de parution : 2024

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Contact(s) : Vincent Rioux
vincent.rioux@institut-agro.fr

Refus d'une assiette de chips

Thomas Guerbette a obtenu le prix de thèse 2024, attribué conjointement par le Groupe d’Etude et de Recherche sur les Lipides (GERLI) et la Société Française de Nutrition (SFN). Son travail avait pour but de comprendre le lien entre alimentation riche en graisses, déséquilibre intestinal et obésité.

Chaque année, l’obésité et le surpoids sont responsables de la mort de 4 millions de personnes, en raison des complications qu’ils entraînent. Parmi ces complications, on retrouve des troubles du métabolisme souvent liés à une inflammation, elle-même influencée par des changements dans le microbiote intestinal (la flore intestinale) et le fonctionnement de l’intestin.

Or ce bon fonctionnement dépend notamment de l’état des mitochondries — les « centrales énergétiques » des cellules — présentes dans les cellules qui tapissent la paroi intestinale. Ces mitochondries pourraient être perturbées par une alimentation trop riche en graisses, qui modifie le métabolisme des lipides et favorise la production de substances nuisibles par certaines bactéries intestinales.

Les recherches de Thomas Guerbette, menées chez la souris, montrent que ce type de régime modifie le fonctionnement mitochondrial et rend la barrière intestinale plus perméable, c’est-à-dire moins efficace pour protéger l’organisme. Ces effets varient selon les parties de l’intestin.

Dans la partie haute (le jéjunum), l’accumulation de graisses dans les cellules perturbe l’équilibre des mitochondries, qui deviennent moins nombreuses.

Dans la partie basse (le côlon), les cellules n’absorbent pas les graisses du régime. Cependant, l’environnement devient plus riche en sulfures — des composés toxiques produits par certaines bactéries — ce qui contribue à augmenter la perméabilité du côlon.

Ces travaux suggèrent qu’il serait possible de restaurer le bon fonctionnement intestinal, en ciblant les mitochondries avec des composés nutraceutiques innovants, c’est-à-dire des substances d’origine naturelle qui ont des effets bénéfiques sur la santé.
Cela permettrait de rétablir l’équilibre et la bonne fonction de la barrière et du microbiote intestinal, essentiel pour limiter les complications liées à l’obésité.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

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