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Décrypter les communautés pathogènes : un enjeu clé pour la santé des plantes

Thématique : Transitions des systèmes agricoles : produire autrement

Production végétale : s'engager vers des pratiques zéro-pesticides et optimisées

Année de parution : 2024

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Contact(s) : Christophe Le May
christophe.lemay@institut-agro.fr

Feuille malade

Les agents pathogènes des plantes n’agissent souvent pas seuls lorsqu’ils provoquent des maladies. Le processus d’infection est en effet influencé par les interactions entre plusieurs espèces qui composent une communauté parasitaire. Or, les stratégies de lutte actuelles sont généralement conçues pour cibler un seul agent pathogène à la fois, ce qui soulève des questions sur leur efficacité réelle face à ces infections complexes.

Grâce aux progrès des outils moléculaires à haut débit, il est maintenant possible de distinguer précisément les différentes espèces impliquées dans ces maladies, révélant que beaucoup d’entre elles sont causées par des complexes d’espèces pathogènes, et non par un seul organisme.

Cela pose plusieurs défis scientifiques : comment étudier ces complexes, identifier les associations récurrentes entre espèces et comprendre les interactions fonctionnelles entre leurs membres ? Quels outils et méthodes sont nécessaires pour les caractériser ? Comment comprendre la dynamique de ces coinfections dans des conditions naturelles, sur le terrain, et mieux les maîtriser ?

Un article paru dans la revue Crop Protection, ainsi qu’une communication lors d’un congrès international de mycologie, ont synthétisé ces questionnements. Ils montrent que les connaissances sur la diversité, la dynamique et le fonctionnement de ces complexes de maladies fongiques restent insuffisantes, voire inexistantes. Ils alertent aussi sur les risques liés à des stratégies de gestion inadaptées, qui ne prennent en compte qu’un seul membre dominant du complexe.

Pour répondre à ces défis, il est essentiel d’intégrer différentes approches et échelles d’analyse, et de fédérer une communauté scientifique interdisciplinaire. Ce partage de connaissances, de méthodes et d’outils est indispensable pour étudier en profondeur les complexes de maladies des plantes, mieux comprendre leurs mécanismes, et développer des stratégies de lutte plus efficaces et durables.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

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