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Vers un colza plus robuste : l’apport de la génétique face aux aléas climatiques

Thématique : Transitions des systèmes agricoles : produire autrement

Production végétale : s'engager vers des pratiques zéro-pesticides et optimisées

Année de parution : 2024

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Contact(s) : Anne Laperche
anne.laperche@institut-agro.fr

Champ de colza

Dans un contexte de changement climatique et de réduction des intrants chimiques, l’un des grands enjeux de l’agriculture est de maintenir des rendements élevés, tout en s’adaptant à un environnement plus contraint. Le colza, première culture oléagineuse en France et en Europe, est particulièrement sensible aux aléas climatiques et aux carences nutritionnelles qui peuvent survenir à différents moments de son développement, affectant fortement la production de graines. Dans ce contexte, la sélection de variétés mieux adaptées à leur environnement apparaît comme un levier essentiel pour faire face à ces contraintes.

Pour mieux sélectionner des variétés capables de s’adapter à leur environnement, un réseau de 22 essais en plein champ, conduits dans différents lieux et sur plusieurs années, a été étudié. Ce travail a combiné des données sur le climat et les sols (79 indicateurs au total) avec une observation détaillée des stades de développement du colza. Cette méthode a permis de regrouper les différents essais en quatre grands types d’environnements, appelés envirotypes. L’un d’eux se distingue par des conditions particulièrement défavorables : un froid hivernal insuffisant, un manque d’azote, des températures basses et peu de lumière au moment de la floraison et du remplissage des graines.
Ces facteurs combinés affectent fortement le rendement.

Des analyses génétiques ont ensuite été réalisées pour identifier les régions du génome associées au rendement en graines, en tenant compte de l’ensemble du réseau, des envirotypes, ou de chaque environnement pris individuellement. Certains gènes se sont révélés stables dans tous les cas de figure, tandis que d’autres n’étaient activés que dans un ou deux contextes bien précis. Un gène, en particulier, s’est distingué comme
spécifique de l’envirotype le plus difficile. Il est localisé dans une région du génome où la diversité génétique est aujourd’hui réduite dans les variétés modernes, par rapport aux colzas anciens.

Ces résultats offrent des pistes prometteuses pour valoriser la diversité génétique existante et améliorer la capacité du colza à résister aux contraintes environnementales, tout en maintenant des rendements stables sur le long terme.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

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