Protéines mixtes et encapsulation : une innovation au service des produits nutraceutiques
Thématique : Transitions alimentaires : favoriser des choix alimentaires durables
Garantir une alimentation saine et durable
Année de parution : 2024
Contact(s) : Valérie Lechevalier
valerie.lechevalier@institut-agro.fr
Face à la demande croissante pour des produits alimentaires et nutraceutiques plus sains et respectueux de l’environnement, l’intérêt pour les protéines, qu’elles soient végétales ou animales, ne cesse de grandir. Les protéines végétales, comme celles issues du pois ou du lupin, sont appréciées pour leur valeur nutritionnelle et leur faible impact écologique.
Cependant, elles présentent certaines limites, notamment en termes de solubilité et de propriétés technologiques.
À l’inverse, les protéines animales, comme celles du lactosérum (issu du lait), sont très fonctionnelles,
mais leur utilisation soulève de plus en plus de questions éthiques et environnementales.
Une solution prometteuse consiste à combiner ces deux types de protéines pour créer des mélanges équilibrés. Ces systèmes mixtes permettraient de réduire l’empreinte environnementale des produits tout en conservant de bonnes qualités nutritionnelles et gustatives.
Dans une étude, ces mélanges de protéines végétales et animales ont été explorés comme matériau pour encapsuler un composé bioactif : l’huile essentielle de mānuka, reconnue pour ses propriétés antimicrobiennes et antioxydantes. L’encapsulation a pour but
de protéger cette huile, d’en améliorer la stabilité, et de contrôler sa libération dans le temps.
Les résultats sont prometteurs : les microcapsules obtenues présentent une faible teneur en humidité et une faible activité hydrique, deux facteurs favorables à leur stabilité. Le taux d’encapsulation atteint 90 %, grâce à la bonne solubilité des mélanges protéiques.
Ces microcapsules conservent bien les propriétés antioxydantes de l’huile et permettent une libération contrôlée, en fonction du type et de la concentration de protéines utilisées. Ces résultats laissent entrevoir un bon potentiel d’application pour ces systèmes d’encapsulation.
Les perspectives ouvertes par ces travaux sont nombreuses : tester la stabilité des capsules sur le long terme (face à la chaleur, l’humidité ou la lumière), évaluer leur efficacité dans l’organisme (in vivo), et envisager une production à plus grande échelle. Ces recherches pourraient déboucher sur des applications concrètes dans le domaine des aliments fonctionnels et des produits nutraceutiques.