Face à des changements à la fois lents et prévisibles, mais aussi rapides et imprévisibles, les systèmes agricoles doivent gagner en résilience : c’est-à-dire être capables d’apprendre et de se transformer. Un contrôle accru des systèmes peut sembler une solution, mais il risque d’en accentuer la rigidité. C’est dans ce contexte que la Société européenne d’agronomie (ESA) a organisé son congrès biennal à Rennes, du 26 au 30 août 2024, réunissant 310 participant·es venus de 30 pays, dont 9 hors Europe.
Sous le thème des synergies à développer pour renforcer la résilience, le congrès a illustré la diversité des approches existantes. Parmi les grands enseignements :

• l’articulation entre technologies lentes et technologies avancées,
• les croisements entre disciplines (agronomie, sociologie, écologie),
• la prise en compte de différentes échelles temporelles (temps court / temps long),
• ou encore la coopération entre acteurs des territoires.

Des pistes innovantes ont été discutées, comme l’identification de trajectoires de résilience dans des expérimentations à la ferme, ou l’intégration renforcée de la modélisation pour concevoir des systèmes de culture à forte biodiversité.
Pour l’Institut Agro, cet événement a représenté un moment fort : il a renforcé sa visibilité internationale et souligné la forte mobilisation des jeunes chercheurs et chercheuses, dont 20 % de doctorants et doctorantes.
Leur engagement invite à mieux articuler leurs sujets de recherche avec les formations proposées par nos écoles.
Le bilan carbone du congrès a confirmé l’importance de l’impact des transports, malgré les efforts sur d’autres postes (alimentation, déchets).
Cela appelle à une réflexion collective sur les modèles et formats futurs des rencontres scientifiques.
La prochaine édition du congrès ESA se tiendra en Estonie en 2026 et fera l’objet d’une « special issue » dans la revue European Journal of Agronomy.